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Le deuil animalier : une peine souvent invisible

Un sujet qui me touche personnellement :

Quand il ne reste que les souvenirs
Quand il ne reste que les souvenirs

J’avais 11 ans, et j’étais toujours impatiente de retrouver ma jument préférée au club d’équitation. Princesse, un de ces êtres qui croise votre route et qui vous marque à jamais. Je la montais presque chaque samedi lors de mon cours, et j’avais créé avec elle un vrai lien, simple, fort, sincère. J’étais littéralement amoureuse d’elle. Elle était mon refuge, mon amie, mon repère.

Et puis un jour, tout s’est écroulé.

Je suis arrivée comme d’habitude au club, et deux filles étaient assises sur le banc à l’entrée. Elles sont venues vers moi et m’ont dit une phrase que je n’ai jamais oubliée : « On a un truc à te dire… Princesse est partie. »

Ce mot, « partie ». Un mot qui ne veut rien dire. Un mot qui ne permet pas de faire le deuil. Partie où ? Est-ce qu’elle va revenir ? Est-ce qu’elle a été vendue ? Est-ce qu’elle est morte ? Je n’ai jamais eu de réponse claire. Les responsables du club ont éludé. Et je n’avais pas, à l’époque, le caractère pour insister, pour exiger des réponses. Aucun adulte n’a semblé comprendre à quel point j’avais besoin, non pas seulement de savoir, mais d’être entendue dans ma souffrance.

Alors je suis restée seule, avec ma souffrance, mes questions, et mon amour perdu.

On me disait que ce n’était « qu’un animal », et même pas mon cheval. Alors pourquoi est-ce que je pleurais ? Pourquoi est-ce que j’avais si mal ?

Ceux qui ont déjà aimé un animal profondément, ceux qui ont tissé un lien d’âme à âme, savent. Cet amour-là est unique. Il ne se compare pas. Il ne se justifie pas.


Le deuil : un processus complexe et unique

Qu’est-ce que le deuil ?

Le deuil est une réaction naturelle face à une perte. Il n’est pas linéaire : il peut inclure des vagues de tristesse, de colère, de culpabilité, ou même un soulagement. Il n’y a pas de

« bonne » façon de faire son deuil, ni de durée prédéfinie.

Selon l’INSERM, un deuil dit « normal » peut durer de 6 mois à 2 ans, avec des variations importantes selon les individus et la nature de la relation perdue.


Le deuil dans une société de productivité

Dans notre société occidentale, où l’efficacité et la rapidité priment, le deuil est souvent perçu comme une parenthèse à refermer au plus vite. « Il faut tourner la page », « La vie continue »… Comme si la souffrance devait s’effacer pour ne pas déranger. Pourtant, dans d’autres cultures, le deuil est un temps sacré, respecté collectivement.

Au Mexique, le Día de los Muertos célèbre les défunts pendant plusieurs jours, transformant la peine en une fête colorée et chaleureuse. Au Japon, les cimetières pour animaux, comme celui de Tokyo, accueillent les familles qui viennent honorer leurs compagnons disparus, parfois pendant des années. Ces rituels montrent que le deuil n’est pas une faiblesse, mais une partie essentielle de l’amour.

En France, on attend souvent des gens qu’ils « aillent mieux » en quelques semaines, comme s’il suffisait de « se ressaisir » pour que la douleur disparaisse. Cette pression sociale aggrave l’isolement de ceux qui pleurent un animal, car leur chagrin est déjà trop souvent considéré comme « excessif » ou « illégitime ».


Le deuil animalier : une souffrance spécifique

Des études montrent que le deuil d’un animal peut être tout aussi intense que celui d’un proche humain. Selon une étude parue dans le Journal of Mental Health (2024), 30 % des personnes ayant perdu un animal de compagnie souffrent de symptômes dépressifs majeurs, et 15 % peuvent développer un syndrome de stress post-traumatique.

En France, 88 % des propriétaires d’animaux considèrent leur compagnon comme un membre de leur famille (sondage IFOP, 2024). Pourtant, lorsque cet être aimé disparaît, la société peine à reconnaître leur douleur.


Un deuil non reconnu : le « disenfranchised grief »

Ce concept, théorisé par Kenneth Doka en 1989, décrit les pertes que la société ne valide pas ou minimise. La mort d’un animal en fait partie. Un tiers des propriétaires d’animaux ont vécu ce type de deuil non reconnu (étude The Conversation, 2023). Cette absence de légitimité sociale renforce l’isolement et complique le processus de deuil.


Les animaux aussi font leur deuil

Les animaux ressentent la perte de leurs congénères ou de leur humain référent. 60 % des chiens présentent des symptômes de dépression après la disparition d’un autre animal du foyer (Université de Milan, 2023). Les signes sont variés : perte d’appétit, apathie, recherche du défunt, changements de comportement.


Vers qui se tourner ?

Un espace d’écoute, sans jugement

Aller voir un psychologue « pour un animal », beaucoup n’osent pas. Pourtant, le besoin est bien là.

L’année dernière, un homme m’a appelée. Je savais qu’il avait perdu un de ses chiens, le plus jeune. Comme je ne pratiquais à l’époque que sur les animaux, j’ai d’abord pensé qu’il me contactait pour son autre chien. Mais non. Il m’a parlé de sa peine, toujours aussi vive plusieurs semaines après la perte. Il pleurait encore beaucoup. Il n’arrivait pas à remonter la pente.

Je lui ai proposé d’aller voir une consœur. Mais il a insisté : « C’est vous que je veux voir. Parce que vous travaillez avec les animaux et je sais que vous ne me jugerez pas. »

Il savait que je comprenais ce lien profond avec les animaux. Alors j’ai accepté. J’ai fait une séance avec lui. Et il a commencé à aller mieux. Bien sûr, la douleur ne disparaît jamais totalement. Mais elle n’était plus aussi vive, plus aussi envahissante.

Ce que je retiens de cette expérience, c’est à quel point nous avons besoin d’un espace d’accueil, d’écoute et de bienveillance pour traverser un deuil, quel qu’il soit.


Si vous êtes parent, ne minimisez jamais la peine de votre enfant face à la perte de son compagnon animal. Écoutez-le, accueillez ses larmes, ses mots. Mais je sais aussi, en tant que maman, le poids que l’on peut porter. Parfois, nous sommes nous-mêmes en plein deuil, ou nous ne nous sentons pas assez armés pour aborder ce sujet avec nos enfants. Et c’est OK.

Il faut tout un village pour éduquer un enfant, et c’est particulièrement vrai dans ces moments-là. Si vous ne vous sentez pas capable d’accompagner votre enfant, ne culpabilisez pas. Tournez-vous vers un proche de confiance : un autre parent, un grand-parent, une tante, des amis… L’important, c’est que l’enfant ait un espace pour exprimer ses émotions, avec quelqu’un qui saura les entendre.

Les livres peuvent aussi être de précieux alliés pour ouvrir le dialogue. Il en existe aujourd’hui de très beaux, adaptés à chaque âge :

  • « Au revoir Blaireau » de Susan Varley (dès 3 ans),

  • « Le chat de Tigali » de Didier Jean et Zad (à partir de 6 ans).

Offrez-lui simplement cette possibilité : un espace de parole, un livre, une oreille attentive. Cela fera toute la différence.


Conclusion : La kinésiologie, un outil pour humains et animaux

Chaque deuil est unique. Mais aucun deuil ne mérite d’être vécu dans le silence ou dans la honte.

En tant que kinésiologue, j’ai vu à quel point cette approche peut soulager — tant les humains que les animaux. Le deuil n’est pas une maladie, mais un passage. La kinésiologie permet de :

  • Libérer les blocages émotionnels (stress, culpabilité, tristesse).

  • Retrouver un équilibre physique et énergétique, souvent mis à mal par le chagrin.

  • Accompagner les animaux en détresse, pour qu’ils ne restent pas prisonniers de leur peine.

Oser demander de l’aide, c’est s’autoriser à honorer ce lien unique. Parce qu’aimer un animal, c’est aimer sans limites. Et le pleurer, c’est lui rendre hommage.

Si vous traversez cette épreuve, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Parlez-en. Consultez. Votre douleur compte. Celle de votre animal aussi.


Ressources utiles :

  • Livres : « Le deuil animalier » de Jalla Agee, « Au revoir Blaireau » de Susan Varley.

  • Associations : Feerie-Animale, France carlos.

  • Mon accompagnement : Séances dédiées au deuil animalier, pour vous et votre compagnon.

 
 
 

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