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Photo du rédacteurChristine Fournier

Réflexion personnelle sur le stress au travail.

Dernière mise à jour : 2 oct.



Apprendre à écouter les signaux d'alerte du stress est essentiel pour mieux gérer sa santé mentale. La préparation mentale est un outil puissant pour mieux se connaître et anticiper les moments de surmenage. Grâce à cette introspection, il devient possible d'identifier les premiers signes de tension et de prendre des mesures adaptées. En intégrant des pratiques de préparation mentale dans son quotidien, on développe des compétences pour gérer les défis du travail avec plus de sérénité, réduisant ainsi le risque de burnout.
Stress au travail : écoutez les signaux d'alerte pour mieux agir.

Il y a un peu plus d’un an, j’ai pris l'une des décisions les plus importantes de ma vie : quitter l’armée après 18 années de service. Aujourd’hui, six mois après ce changement de vie et alors que je commence tout juste ma nouvelle carrière, je souhaite partager avec vous une réflexion personnelle sur l’état psychologique dans lequel je me trouvais avant de partir, et sur la manière dont je me sens aujourd’hui.

Le point de rupture :

Le burn-out est un sujet à la fois courant et tabou. Selon une enquête de l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), 34 % des salariés français seraient en situation de burn-out, dont 13 % en burn-out sévère, soit plus de 2,5 millions de personnes. J'avais déjà entendu parler de ce terme, et en 2021, j’ai eu l’opportunité de me former à la préparation mentale. J'y ai approfondi mes connaissances sur les mécanismes du stress et nous avons été sensibilisés, entre autres, au burn-out.

Durant ma reconversion, le rythme était intense. Je réalisais mes stages pendant mes vacances, j'avais des révisions à faire, des séances à planifier, tout en jonglant avec ma vie de famille et mes trois enfants. L’épuisement est une sensation insidieuse : on se dit que l'on va y arriver, que les prochaines vacances seront l'occasion de recharger les batteries. Mais la vérité, c’est que la fatigue et le stress s’accumulent, enclenchant un cercle vicieux. Ajoutez à cela la pression sociale, et l'engrenage se met en marche.

Malgré mes connaissances en préparation mentale, il m’a fallu des signes forts pour réaliser que je devais agir. Mes stages étaient devenus une véritable bulle d’oxygène, ce qui m'a fait prendre conscience d'à quel point je me sentais mal dans mon travail. Un jour, j'ai embouti mon portail, préoccupée par une demande de mon supérieur. Pire encore, j’ai failli heurter un piéton, qui s'est arrêté, heureusement. C’est à ce moment que j'ai compris que j'étais de moins en moins concentrée, non seulement au volant, mais aussi dans d'autres aspects de ma vie.

Pour la première fois, je suis allée consulter un médecin, non pour un problème physique, mais pour une souffrance psychologique. Comme je n’avais pas assez de jours de congé, il m’a accordé dix jours d’arrêt, et ma décision était prise : je devais quitter l’armée, et rapidement. Mais quitter, c’était aussi affronter l’incertitude financière. Il a fallu peser le pour et le contre, examiner les risques et les avantages.

La décision de changer :

Dans mon esprit, cette décision était en gestation depuis longtemps. Mon objectif initial était de faire 20 ans de carrière militaire avant d’entamer une seconde carrière. Mais tout s'est précipité alors que je n’avais encore accompli que 18 ans. De plus, les conditions de départ venaient de changer, ce qui ajoutait une dose supplémentaire de stress. Le manque de visibilité est l’un des drames de notre société : qu’il s’agisse de l'incertitude liée aux retraites, de promesses non tenues concernant des contrats, ou encore de la surcharge de travail provoquée par des départs non remplacés.

Malgré le stress lié au plan financier, ma santé mentale devenait prioritaire. J’ai conscience que cette vision peut être difficile à partager pour ceux qui survivent à peine grâce à leur travail, mais il est parfois nécessaire de faire passer sa santé avant tout le reste.

Une fois ma décision actée, il me restait encore un an avant de partir. La libération d’avoir enfin une date de départ s’est rapidement transformée en questionnement : comment allais-je tenir jusque-là ? Avez-vous déjà vécu ce sentiment d’être "présent" sans vraiment l’être, tout en essayant malgré tout d’accomplir votre travail du mieux possible ?

Avec l’aide du psychologue de la base, j’ai réorienté mon énergie, sur la préparation de mon départ, à clore mes dossiers en cours plutôt qu’à en commencer de nouveaux. Manipuler son mental est possible – c’est d’ailleurs ce que j'enseigne en préparation mentale – mais tout a une limite. Je pense que j’ai su m’arrêter au bon moment.

Saviez-vous qu’il peut falloir plusieurs années pour se remettre d’un burn-out ? Je vous invite à consulter cet article qui explique les différents degrés du burn-out. Il est important d'écouter les signaux de votre corps et de votre esprit. Aujourd’hui, je réalise combien je sous-estimais mon état de stress.

Un nouveau départ, mais aussi des défis :

Les premiers mois après avoir quitté l’armée ont été un mélange de soulagement et de défis. Je dois encore m'adapter à cette nouvelle vie, sans les repères habituels. La pression extérieure s'est atténuée, mais gérer les demandes des enfants tout en travaillant à la maison a apporté une nouvelle forme de charge mentale. En étant à la maison, le travail est souvent invisible aux yeux des autres.

Cependant, cette période m’a aussi permis de redécouvrir des plaisirs simples que j'avais négligés, comme les balades avec mes chiens ou des moments en famille. Peu à peu, je me suis sentie moins irritable. Mais, j'ai également dû affronter mes peurs, notamment celles liées à l’insécurité financière et aux prises de décision dans mon nouveau projet professionnel.

Où en suis-je aujourd’hui ?

Six mois après avoir quitté l’armée, je me sens bien plus en phase avec moi-même. J’ai retrouvé équilibre mental et sérénité. Le chemin n’a pas été facile, mais il était nécessaire. J’espère que cet article vous encouragera à ne jamais négliger votre santé mentale. Parfois, il faut avoir le courage de prendre des décisions radicales pour mieux se retrouver.

Une réflexion sur les risques psychosociaux et le burn-out :

Mon expérience m’a fait comprendre que la santé mentale ne doit jamais être négligée, en particulier dans les environnements à haute pression. Aujourd’hui, 44 % des salariés affirment que leur travail a un impact négatif sur leur santé mentale, et la prévention des risques psychosociaux est encore largement insuffisante.

Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais un acte de courage. Il existe de nombreuses ressources, que ce soit dans le milieu professionnel ou à l’extérieur, pour accompagner les personnes en difficulté. Vous pouvez consulter la médecine du travail ou un psychologue, et il existe des lignes d’écoute spécialisées telles que SOS Burn-out ou APST.


En tant que société, nous devons changer notre rapport au travail. La perte de sens dans le travail est un problème grandissant, et il devient de plus en plus difficile de recruter dans certains secteurs. Peut-on blâmer ceux qui choisissent de prendre soin de leur santé mentale ? Je suis convaincue que le bien-être des employés ne doit jamais être sacrifié au profit de la performance. Prendre soin de soi, c’est prendre soin de son avenir, et c’est aussi la clé pour une meilleure productivité en entreprise. En France, le coût du stress au travail est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros par an. Agir pour préserver la santé mentale est non seulement un investissement humain, mais aussi économique.


Et si cette approche était finalement une voie vers un monde meilleur ?

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